La Valpelline: terre d'alpinisme transfrontalier
Riduci

C’est grâce à un article de Bernard Marnette, physiothérapeute de Liège, que nous voulons aborder le thème de l’importance de la Valpelline dans l’histoire de l’alpinisme. « La Valpelline et ses explorateurs anglo-saxons » paru sur le numéro 10 de CIMES la revue du Groupe de Haute Montagne, nous raconte avec une grande passion, les aventures des premiers alpinistes « victoriens » qui choisirent cette partie des Alpes pour d’exprimer dans l’art de l’ascension. On rappelle toujours Edward Whymper qui fut sans doute les plus fameux et le plus connu par les valdôtains mais pendant le XIXème siècle la Valpelline fut « explorée » par beaucoup d’anglo-saxons. Whymper passa en Valpelline plusieurs fois entre le 1860 et le 1865. La première année il fait l’expérience de montée sur pentes raides glacées, avec un guide de Bionaz qui l’accompagna au col de Valcornera. Il tenta la conquête de la Dent d’Hérens sans succès même s’il était accompagné par des guides comme Carrel et Meynet. Enfin en 1865 il fera une grande traversée : col fenêtre d’Ollomont, la Ruinette, glacier d’Otemma, col Collon et Prarayer.

Deux autres grands explorateurs alpinistes furent amoureux de cette vallée. En premier Frédérick William Jacomb que en 1860 monta jusqu’au sommet du Château des Dames. Jacomb était accompagné par les frères Croz de Chamonix. Encore un autre nom important est William Augustus Brevoort Coolidge qui en 1866 rencontrera à Prarayer Anthony Adams-Reilly, un grand cartographe et alpiniste de l’époque qui cette même été, avec Carrel et Meynet, réussira la première de la Becca de Luseney.

Parmi les noms des anglais qui se sont passionnées de la Valpelline il faut mentionner Alfred George Topham qui visitera la région presque toutes les années entre 1889 et 1898. Il réalise de nombreuses premières avec le guide Jean Maitre : Bouquetins, Morion, mont Dragone. Il est un cartographe et photographe et il fournie aux éditeurs beaucoup d’informations sur la vallée et il a influencé aussi la toponymie. Entre autre c’est lui qui a proposé de changer le nom du Mont Ross en mont Bovet en hommage à Pantaléon Bovet de Bionaz, un abbé qui fut aussi un excellent grimpeur.

De l’article de M. Marnette nous retenons une vision nouvelle de la Valpelline. Non pas une combe écartée et cachée à l’interne des Alpes mais plutôt un carrefour de voyageurs, de passages transfrontaliers, un terrain de découverte pour les personnages plus importants de l’alpinisme qui avait fait connaître aussi le Mont Blanc et le Cervin.

Un point intéressant est aussi la valeur symbolique et esthétique que ces visiteurs attribuaient à Prarayer. Bien évidemment il n’y avait pas encore le barrage et son lac mais Prarayer était un hameau mythique au cœur des Alpes Pennines. Ils y séjournaient des peintres, des scientifiques et des alpinistes bien sûr. Il était un point d’étape pour le passage entre la Suisse et Zermatt, via Valtournenche et pour donner plus de confort aux alpinistes on y réalisera même un hôtel (1904). En ce lieu passa en 1902 Achille Ratti qui deviendra le pape Pio XI.

Voilà donc que des nouveaux éléments se rajoutent aux propos de collaboration transfrontalière et que l’on retrouve dans le passé une impulsion nouvelle pour relancer l’alpinisme en Valpelline et avec ceci aussi les relations avec les communautés voisines de l’autre versant des Alpes.

 
 



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